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1916, Les hommes souffrent et meurent

1917, entre mutineries et espoir. L'enée en guerre des USA

Le début de l’automne 1916 correspond au milieu de la guerre.

Nous le savons aujourd’hui, mais à l’époque chacun ne peut que deviner que la fin de ce martyr n’est pas imminente. A cette époque alors que le conflit n’est qu’à mi-parcours, déjà 65% des pertes finales sont à déplorer.

Le bon sens consistant à économiser la principale ressource des armées : ses hommes, commence lentement à devenir un principe intégré à la stratégie militaire. Ainsi il ne meurt plus 2.000 hommes par jour comme durant l’été et l’automne 1914, mais « seulement» 1.000 ! Les pertes sont colossales, les hôpitaux surchargés, et pourtant cela ne suffit pas encore pour qu’un sentiment de révolte devant tant de sacrifices inutiles jaillisse des tranchées.


Cette exposition porte un regard sur la souffrance des hommes au combat mais aussi des populations restées à l’arrière. Y sont évoqués la mort quotidienne, les traumatismes des corps et des esprits, les destructions totales ou partielles des villes et campagnes.

Cette année, l’exposition appréhende l’aspect médical. De la zone de combat d’où le soldat blessé est évacué à l’hôpital qui le « reconstruira» en passant par les différentes étapes d’un système sanitaire contraint à s’inventer et à s’adapter aux caractéristiques de ces nouvelles blessures de guerre. Ce sont notamment les prémices de la chirurgie réparatrice mais également des toutes premières
prises en compte de ce que l’on désigne aujourd’hui, par le «choc post-traumatique». Cette année le visiteur sort de la tranchée pour entrer dans cet autre univers de souffrances que sont un poste de secours, un premier cimetière provisoire (avant transfert en nécropole), Reims en ruine à l’arrière du front.

Il n’est pas une ville française jusqu’où ne viennent saigner les blessures ouvertes sur le champ de bataille. Pas une ville française qui n’ait assumé le devoir de soulager une part de cette souffrance, comme elle porte une part du deuil commun… La guerre déferle sur toute la face du pays et comme le jusant, elle y sème des épaves.

 

Civilisation tome 1 et 2

Georges DUHAMEL,

Médecin et écrivain durant la guerre

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